
La Police réprime des candidats et attaque des fidèles dans une mosquée : Vendredi de profanations
La Police ne s’est pas contentée de casser du manifestant. Elle a aussi vandalisé des maisons et profané des lieux de culte. La Zawiya (mosquée) de El Hadji Malick Sy sise sur l’Avenue Lamine Guèye a essuyé des tirs nourris de grenades lacrymogènes. Pris au piège, les fidèles tentent de se dégager comme ils peuvent. Mais c’est peine perdue. Certains sont asphyxiés, d’autres piétinés. Des larmes dégoulinant le long du visage. Ils toussotent. Ils pleurent. Dehors, l’ambiance est indescriptible. Les fidèles tidianes médisent Wade et lui prédisent une «fin tragique».
Les jeunes s’arment de pierres, érigent des barricades et vont à l’assaut des Forces de l’ordre. Des manifestants montent sur les pick-up, se déshabillent, et défient les policiers. «Si vous êtes courageux, ouvrez le feu», répètent-ils. Des grenades tonnent. Pour effacer toute trace, les policiers ramassent leurs douilles. Un manifestant tombe sur l’asphalte et perd connaissance. Les éléments de la Croix-Rouge volent à son secours. Ils peinent à le ranimer. Dépassés par les évènements, les éléments de la Police font irruption dans une maison jouxtant la mosquée. Les membres de la famille sont brutalisés. Un homme trouvé sur un couloir pleure sans cesse, impuissant.
LA POLICE «CHIPE» DES PORTABLES
Au-delà de la brutalité, une dame déclare que ses trois téléphones portables ont été volés par les policiers. Des traces de sang sont visibles jusque dans la cuisine. «C’est avec les marmites de la cuisine qu’ils nous frappaient», témoigne la doyenne de la famille. Ironie du sort, cette famille est apparentée à Mame Mactar Guèye, porte-parole de la Cap21, une structure de la majorité présidentielle. Les enfants en larmes se tiennent la tête dans un coin. Un autre groupe de policiers investit la maison d’en face, une centrale de papeterie. Des journalistes pris dans l’étau lèvent les bras au ciel pour se distinguer des manifestants. Ils sont brutalisés, tabassés, leur matériel caillassé. Un cameraman américain reçoit un projectile sur la tête. Il sera sauvé par son casque. La Police s’énerve davantage : «Dégagez ! Foutez le camp ! Si on vous attrape on va vous embarquer.» Un confrère étranger a été dépouillé de son matériel avant d’être embarqué. Les pierres redoublent d’intensité. Le Dragon de la Police, déversant son eau chaude sur les manifestants est démythifié par des jeunes qui en redemandent. Le muezzin appelle à la prière, les choses donnent l’impression de se calmer. La Police prépare son renfort en hommes et en munitions avant de lancer l’assaut final.
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